Salut les footeux ! C’est les fêtes et pourtant une nouvelle m’attriste bien que je m’y attendais. Le plus célèbre des Charo, l’immense Blaise Matuidi prend sa retraite. Alors aujourd’hui, on va faire un retour sur la carrière d’un des milieux les plus sous-cotés de sa génération. Déjà, il y a un truc que la plupart des gens oublient, c'est que Blaise aurait pu faire partie de la fameuse génération 87. Cette même génération 87 dont font partie les 4 fantastiques de devant, Ménez, Ben Arfa, Nasri et Benzema. Cependant, il ne fait pas partie de l’équipe qui remporte l’Euro des moins de 17 ans en 2004, intégrant les jeunes bleus à l’été 2004. Le natif de Toulouse va débuter sa carrière avec Troyes lors d’un match de Ligue 2 le 23 novembre 2004 face à Gueugnon, le directeur du centre de formation trouve le jeune milieu de terrain trop avancé avec ses capacités pour évoluer avec les équipes de jeunes, il le transmettra une coach de l'équipe première, Jean-Marc Furlan. Les premiers observateurs du futur soldat de Didier Deschamps voient en lui en un premier temps le successeur du récupérateur Claude Makélélé, mais ses coachs successifs voient en lui plus le nouveau Jean Tigana au vu de son abattage et de son volume de jeu. Sa première saison le voit faire 2 autres apparitions, en Coupe de France contre Albi, ainsi qu’en Ligue 2 face à l'En Avant Guingamp. L’ESTAC monte en Ligue 1 en fin de saison et le joueur formé à Clairefontaine devient immédiatement un des titulaires indiscutables dans l’Aube, avec 31 matches dans l’élite française, dès sa première saison. Les saisons de 2004 à 2006 sont aussi celle de la découverte de l'équipe de France de jeunes le jeune toulousain disputant ces premières rencontres sous le maillot bleu. En 2006, il joue ses dernières partitions sous le maillot troyen, et après 69 parties dans l’Aube, c’est vers le Forez qu’il se dirige en juillet 2007, en signant à l’AS Saint-Etienne pour 5 millions d’Euros. Dès le début du mois d’août, Blaise le balaise débute avec les Verts contre Valenciennes, et disputera son 100e match en L1 lors de la dernière journée de championnat, s’imposant comme une des pièces maîtresses du système stéphanois, avec 37 matches dans la saison 2007/08. Mais après 3 buts marqués à…Troyes (heureusement qu’il joue pas à Sète, voire à Vintimille !), l'infatigable milieu de terrain commence à marquer sous le maillot vert lors de sa seconde saison en vert. Lors de la saison 2008 2009, il découvre aussi les joies de la Coupe d'Europe. En effet, Saint-Étienne dispute la Coupe UEFA lors de la 2e saison stéphanoise du Charo, qui jouera 9 matches de C3 avec les Verts, tombant en huitièmes de finale face au futur finaliste le Werder Brême de Mesut Özil et Torsten Frings. S'ensuivent 2 saisons en plus de 30 matchs chacune, mais les Saint-Étienne et le chaudron de Geoffroy-Guichard commence à être trop petit pour l'énorme volume de jeu du milieu de terrain français, qui découvre l’Equipe de France A en septembre 2010 face à la Bosnie-Herzégovine. Et c'est le mastodonte parisien qui va signer le milieu de terrain français à l'été 2011 pour 10 millions plus Jérémy Clément après 154 rencontres en vert pour 3 buts et 5 passes décisives. Matuidi arrive dans la capitale en même temps que le nouvel investisseur QSI, et en effet, il n’est pas le nom le plus clinquant des arrivées made in Qatar. Le meneur de jeu argentin Javier Pastore, l’ailier français Jérémy Menez, la sentinelle italo-brésilienne Thiago Motta, les expérimentés défenseurs sud-américains Diego Lugano, Maxwell et Alex, ou encore le portier italien Salvatore Sirigu sont des noms qui attirent plus l’œil que le désormais ex-stéphanois. Mais comme d’habitude maintenant, Blaise se met au travail et gagne sa place de titulaire dans l’entrejeu parisien à force de kilomètres avalés, et de ballons grattés dans les pieds des joueurs adverses. Cette première version du PSG n’est encore pas calibrée pour la Ligue des Champions, alors c’est la Coupe UEFA, désormais appelée Ligue Europa que Matuidi et le club francilien joue, se faisant sortir dès les phases de poules dans un groupe composé du RB Salzburg, de l’Athletic Bilbao (futur finaliste) de Fernando Llorente, Javi Martinez et d’un futur parisien Ander Herrera, et du Slovan Bratislava. Le natif de Toulouse dispute 35 parties TTC pour son premier exercice parisien, marquant son unique but de la saison lors de l’antépénultième rencontre de la saison, face à Valenciennes, et finira vice-champion de France, coiffé sur le poteau par une escouade montpelliéraine emmenée par un grand Olivier Giroud. Avec les arrivées à l’été 2012 de Marco Verratti, le petit prodige italien venu de Pescara, mais surtout de superstars comme Ezequiel Lavezzi, l’ailier argentin de Naples, du défenseur brésilien Thiago Silva et du buteur suédois Zlatan Ibrahimovic tous deux en provenance du Milan AC, Paris rêve plus grand, et Blaise doit courir encore plus, mais maintenant pour atteindre ses rêves ET celui d’un club qui fait peau neuve. Il est un des joueurs les plus utilisés désormais, autant en Equipe de France, où d’abord Laurent Blanc, puis Didier Deschamps en ont fait un des premiers noms cochés dans le onze de départ. Laurent Blanc, un homme que le Blaisou va retrouver sur le banc de son club, le champion du monde 98 coachant le PSG entre 2013 et 2016, fait de Blaise, s’il ne l’était pas déjà une des références à son poste, mais plus seulement en France mais au niveau international, via les différentes campagnes de Ligue des Champions que le PSG dispute désormais année après année. Malheureusement pour Matuidi comme pour le club, il y a toujours quelque chose qui se dresse en travers de sa route, un but de Demba Ba, un pénalty concédé stupidement en toute fin de rencontre, etc. Matuidi est sélectionné pour participer à l’Euro 2012, mais blessé à la cuisse, il est sur le flanc lors des matches de poule, et il ne rentrera pas en quarts de finale contre l’Espagne, qui sortira les Bleus. Le premier tournoi que Matuidi disputera avec la France sera le Mondial 2014, jouant tous les matches, jusqu’à l’élimination en quarts de finale face à l’Allemagne, future championne du Monde. L’armoire à trophées se remplit à partir de 2013, avec quatre championnats de suite, des Coupes de France entre 2015 et 2017, des Trophées des Champions ainsi que des présences dans l’Equipe-type de L1 en 2013 et 2016. 2016, l’année où Blaise dispute sa première finale avec la France, qui aurait pu être le premier trophée en sélection nationale pour lui, à quelques centimètres d’une frappe de Gignac sur le poteau près, le Portugal sortant vainqueur grâce à un autre porteur d’eau, le buteur remplaçant de Lille, Eder. Le match le plus marquant de sa carrière en club va arriver la saison suivante, la saison 2016-17. Et pour les suiveurs du PSG, on parle là certainement du plus gros traumatisme du club, « La Remontada ». Les Barcelone-PSG sont devenus monnaie courante ces dernières années, deux affrontements en 2013 et 2015 à chaque fois remportés par le Barça. Et en 2016-17, Paris sort second d’un groupe avec Arsenal, Bâle et Ludogorets, alors que le Barça a dominé un groupe compose de Manchester City, Mönchengladbach et le Celtic. Et le huitième aller est un récital pour Paris. 4-0, une raclée monumentale est infligée aux catalans ! Mais le match retour est trois semaines plus tard. Et on sait tous ce qu’il s’est passé, alors qu’il devait en encaisser 5 de plus que leur adversaire (chose jamais arrivée dans l’histoire de la Coupe d’Europe), Paris perd 6-1 avec 3 buts à partir de la 88e minute, dont deux pénaltys, et un but de Sergi Roberto à la 95e entré dans la légende. Probablement marqué par ce cataclysme, Blaise change d’air l’été suivant. Six ans après son arrivée à Paris, et après près de 300 matches avec la tunique bleue et rouge, c’est de l’autre côté des Alpes que Blaise s’expatrie, direction Turin. La Juventus recrute le vice-champion d’Europe pour 25M d’euros en 2017. Blaise retrouve son compère de l’Equipe de France Paul Pogba au sein d’un effectif qui vient de disputer deux finales de Ligue des Champions en 2 ans, chose sur laquelle le PSG met tant d’efforts (et d’argent) sans y parvenir. Matuidi devient sans difficulté un des cadres du vestiaire bianconero, aux côtés des légendes comme Chiellini ou Buffon, et dans un entrejeu avec le bosnien Pjanic, l’allemand Khedira ou l’enfant du club Claudio Marchisio. Au bout de sa première saison turinoise, l’international français s’envole avec les Bleus pour la Russie. La France fera un parcours remarquable, où malgré d’excellents joueurs pouvant évoluer sur les ailes, Didier Deschamps qui voulait aligner le turinois sans toucher à son double pivot Kanté-Pogba va aligner Matuidi en milieu gauche/ailier gauche pour équilibrer avec les montées incessantes de Mbappé sur l’aile opposée, et il sera un des hommes clés lors de la victoire en Coupe du Monde ! Il restera deux années de suite dans le Piémont, raflant tous les Scudetti à leur portée, disputant 133 matches en trois saisons pour la Vecchia Signora. Mais en 2020, à 33 ans, et avec une énième désillusion en Ligue des Champions, lors du Final 8 en mode Covid et une élimination face à Lyon (symbolique pour un ancien stéphanois ?), le joueur de 33 ans n’entre plus dans les plans du jeune coach Andrea Pirlo, remplaçant un Maurizio Sarri jamais vraiment arrivé dans le nord de l’Italie. C’est aussi à ce moment là qu’il arrête l’Equipe de France après 84 sélections et 9 buts. Matuidi reçoit un signal d’un ancien éphémère coéquipier du PSG, David Beckham, qui vient d’établir son équipe en MLS. Le turinois part alors à l’Inter. Un juventino partant à l’Inter ? Trahison ! Mais on se détend tout de suite, c’est l’Inter M…iami, franchise que l’ex-Spice Boy vient de lancer et qui a contacté son ancien partenaire du milieu de terrain parisien pour qu’il vienne apporter son expérience des grands rendez-vous dans sa toute fraîche équipe. C’est donc après 133 parties en blanc et noir qu’il va jouer les derniers moments de sa carrière, une petite cinquantaine de matches sous le soleil de Floride, avant de raccrocher les crampons en cette fin décembre 2022. Après 16 ans de conduite de balle approximative, près de 600 matches en professionnel, et 21 trophées remportés, il est temps de se séparer d’un soldat Matuidi dont le surnom Charo est peut-être le plus représentatif de ce qu’il a été durant toute sa carrière : un joueur pas très esthétique, mais un travailleur de l’ombre infatigable, qui s’est toujours placé en dessous de l’intérêt collectif, et pourtant étant un des premiers noms cochés par tous ses coachs. Et c’est là qu’il était balaise, le Blaise… AuteurCamouf, @CamilFranciosi, pas charo, mais fan du Blaisou
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