Mercredi 24 Février 2021 :
Une quinzaine de journalistes sont présents devant le tribunal correctionnel de Marseille pour suivre le procès des 14 supporters interpellés lors des événements survenus à la commanderie. Ils sont poursuivis pour groupement en vue de la préparation de violences volontaires sur des personnes ou des biens. Certains pour possession de stupéfiants ou d’artifices. Ils se sont approchés du centre d'entraînement de l'OM, « En réponse à un appel national afin de mettre pression sur l’équipe dirigeante de l’OM » Le procès débute. Me Gautier, avocat de six prévenus, reproche au tribunal de juger de manière collective et non individuelle. « Il n’y a pas de responsabilité pénale collective » et demande la nullité de la procédure. Il souligne que plusieurs prévenus ont été interpellés non pas à la commanderie, mais dans un autre arrondissement, ce qui ne caractérise pas la flagrance selon lui. Pas de PV d’interpellation pour plusieurs. Me Besset : «il y a un ordre du directeur de la sécurité Publique d’interpeller 100 personnes, parce qu’ils sont supporters de l’OM. Mais ça ne caractérise pas les délits. Quand des milliers de personnes se regroupent à coup de fumigènes pour célébrer les bons résultats, tout le monde est content» Suivi d'une nouvelle demande de nullité de la procédure, ou d’actes, pour retard de notifications de droits. L'un des avocats des prévenus: "Il est étonnant de voir des personnes aux casiers judiciaires vierges faire 25 jours de prison préventive." Une vidéo est diffusée lors de l'audience, qui dure 25min. Elle résume les faits en montrant avant, pendant et après débordement. Niveau dégradations : 3 véhicules de police, bus, voiture avb et médecins touchés, locaux de la sécurité de l’entrée, bureau d’avb, bureaux de secrétaires, vol de bouteilles d’eaux et colis, dont un rendu à Thauvin. L'OM déclare 140 000 € de dommage, soit l'équivalent d'un mois de salaire net de Sertic. C’est le directeur financier de l’OM qui évoque une blessure d’Alvaro Gonzalez à la hanche à la suite d’une bousculade. Le joueur n’a pas souhaité ni porter plainte ni être entendu. Les auditions commencent, c'est là que "Procès de la honte" prend tout son sens. Mehdi est venu pour voir pour la première fois la commanderie et prendre des photos. Il a été interpellé à 2 km de là une heure et demi plus tard. Il explique également sa difficulté de vivre en détention. Le procureur Ribes : « vous savez pourquoi c’est interdit les fumigènes dans les stades ? ». Pour rappel, les fumigènes ne sont plus interdis depuis cette saison en Ligue 1. Jimmi un autre détenu, explique n’être jamais rentré dans la commanderie mais être parti dès les jets de gaz lacrymogène. Lui aussi vit très mal sa détention : « jamais j’aurais pu imaginer que ça m’arrive. J’y allais pour une fête, ça s’est transformé en cauchemar ». Axel est lui arrivé en retard, vers 15h et n’est même pas allé à la commanderie. « Quand on est arrivé tout le monde descendait de la commanderie, c’est là qu’on m’a donné des fumi », avance t-il. Malheureusement il a déjà été interdit de stade pour tentative d´intrusion de fumigène. Avocat de l’OM : « je m’adresse à vous en tant que maître artificier ». Nous pouvons remarquer que la communication de la direction marseillaise a propos de l'intention d'apaisement... Denis, 37 ans, est venu de Montceaux les Mines pour « lancer un cri d’alarme » et discuter avec les dirigeants. Il avait fait le trajet le jour même. Avocat OM : « est ce qu’en votre qualité d’adhérent aux Fanatics vous condamne ces violences ? » un autre avocat qui chuchote au fond de la salle « en général c’est ce qu’on demande de faire aux djihadistes ». Pour rappel, nous parlons d'homme n'ayant tué personne... Le procureur à Mohamed : « vous faites 7h30 de route pour une manifestation pacifiste devant des grilles ? » « oui, c’est ça la passion ». Très belle réponse de ce supporter qui donne une leçon de vie au procureur. Le Procureur lui demande: "C'est quoi le Commando Ultras?" La question du Procureur à l'un des accusés sur la définition du "Commando Ultras" est volontairement provocatrice pour tenter d'expliquer qu'il s'agit bien "d'un Commando" qui a organisé et surtout prémédité son action. L'avocat de l'OM, Grimaldi, est très offensif et agressif envers les supporters issus du CU est plutôt discret, voire absent avec les autres accusés. iI semble que le procureur, la présidente et les avocats de l’OM veuillent faire le procès du mouvement ultra et notamment celui du Commando Ultra. Romain est le seul à reconnaître la dégradation d’un véhicule de police et jet de fumigène. Il dit avoir été galvanisé. La présidente du tribunal cherche, elle, à savoir s’il y avait préméditation depuis ce matin. Question de la présidente à Julien : « mais vous chantez mouillez le maillot ou casse toi, c’est violent ça quand même ». Encore une blague apparemment... 25 jours de prison préventive pour un accusé à qui l'on reproche le vol d'une bouteille d'eau... Un supporter interpellé à proximité de la Commanderie, et non à l'intérieur était en béquilles. L’avocat de l’OM chiffre les dégâts a 87.121 euros. « Et on a fait faire des études sur la solidité de la passerelle vu le nombre de personnes qui sont montées dessus ». Et aussi sur la toiture à cause des fumis. L'OM déclare 140 000 € de dommage, soit l'équivalent d'un mois de salaire net de Sertic. L'avocat de l'OM insiste lourdement sur le caractère organisé et prémédité des évènements à travers sa plaidoirie. Les demandes du procureur sont alors annoncés : Aucune demande de maintien en détention de la part du Procureur. C'est bien 8 mois de sursis demandé pour chacun des accusés, avec ou sans PV d'interpellations, présents ou non à la Commanderie, avec ou sans actes de violence, reconnus ou non... Un des avocats des accusés partage son étonnement sur les montants des dommages et intérêts demandés par l'OM et la demande du Procureur des peines de 8 mois de prison avec sursis pour tous. Les 4 supporters, encore incarcérés, seront libérés ce soir. Condamnations après les incidents de la Commanderie : - 2 relaxes - 11 condamnés à six mois avec sursis - 1 condamné à trois mois ferme avec un possible aménagement de la peine. Préjudice moral et dégâts matériels examinés en juin. Nous avons affaire à une parodie de justice. Un club s'attaque à ses ultras entre les murs d'un tribunal, en demandant de la prison pour des supporters innocents. Auteur : Anthony.
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