Salut les footeux! En cette période de déconfinement, certains sont encore en télétravail, donc j'en profite pour vous fournir encore un peu de football. On a tous en nous pas quelque chose de Tennessee comme le chantait si bien notre Johnny national, mais un premier match, un premier maillot, un premier souvenir de ballon rond professionnel. Moi c'est un Metz-Auxerre en août 1994, un bon vieux match nul 1-1 de Division 1 comme s'appelait encore à l'époque la Ligue 1, dans un stade Saint-Symphorien où il n'y avait encore que trois tribunes, le quatrième côté n'étant qu'un gros monticule de terre sur lequel nous avions pris place, mon père , un de mes demi-frères et moi du haut de mes pas tout à fait 7 ans. J'ai très peu de souvenirs de ce match, mais deux trucs m'ont marqué: cette couleur qui était pour moi indéfinissable, ni rouge, ni rose, ni brune, "grenat" selon les dires de mon père, et cet emblème, ce dragon avec cette croix affichés sur les énormes drapeaux flottant dans les tribunes et qui faisait forte impression sur le néophyte que j'étais. Internet n'étant encore qu'à ces balbutiements, et les chaînes de sport genre Canal étant "trop chères, ça sert à rien" selon mes parents, je m'attachais donc pour ces "Grenats" donc, qui en plus marchaient assez bien dans les années 90 et que je pouvait voir gagner dans Téléfoot, une des seules émissions de foot qui m'était accessible. En effet, étant une couleur peu répandue dans l'imaginaire collectif footballistique, il y a deux autres équipes relativement connues portant ces couleurs, le Torino en Italie, et le Sparta Prague en République Tchèque. Mais d'où vient ce maillot? Quelle est l'histoire derrière le FC Metz? Regardons d'un peu plus près. Les débuts sont loin de ce qu'on connaît. La première trace de football remonte à 1932, où le Cercle athlétique messin fusionne avec l'Association sportive messine qui jouait alors en noir et blanc pour former le Football Club de Metz, qui leur permet d'être intégré au GCA (Groupement des Clubs Associés), ancêtre de la LFP. Après une courte dénomination en CSM ( Cercle des Sports de Metz) en 1934, suite à des problèmes administratifs n'acceptant pas la disparition des anciens noms ASM et CAM , le FC Metz récupère son nom en 1935. L'apparition de la couleur grenat a plusieurs origines selon les sources. Selon certains, elle serait apparu en décembre 1936 après une défaite 4-0 contre l'Olympique de Marseille, et des insultes anti-allemandes des phocéens envers les Messins portant des tenues noires et blanches, qui sont également les couleurs de la Nationalmannschaft d'outre-Rhin. Mais selon d'autres, notamment selon les dires tenus par le Président du club Bernard Serin dans le DVD "FC Metz, Le coeur grenat de la Lorraine" réalisé par Mirabelle TV et le Républicain Lorrain, le maillot grenat est apparu après la Guerre de 1939/45, en même temps que la Croix de Lorraine, qui ne représentait pas seulement la Lorraine, mais également la Résistance française, Metz étant d'ailleurs la seule équipe à pouvoir arborer ce symbole sur sa tenue. Le nom FC Metz revient aussi , le club ayant été rebaptisé Fussball Verein Metz pendant l'annexion. On ne peut pas parler du FC Metz non plus , sans évoquer l'ancien président Carlo Molinari, qui resta à la tête des Grenats de 1967 à 2009 avec une pause de 1978 à 1983, sorte de Guy Roux mosellan le coaching en moins, et professionnalisa les structures. Le premier équipementier arrive en 1968, avec le coq sportif et les premiers sponsors arrivent en 1976-77 sur les ensembles du club avec les Maisons Ast et surtout l'automobiliste FIAT qui rend fier la diaspora italienne très présente en Lorraine. Mais la première grande année du FC Metz est l'année 1984. Vainqueur en 1984 de l'AS Monaco, c'est en Coupe d'Europe que les Grenats vont réaliser un exploit mythique: Battre le FC Barcelone. Qualifiés via leur victoire en Coupe de France, les français reçoivent l'ogre catalan à Saint-Symphorien le 19 septembre 1984. Mais les Espagnols sont largement plus réalistes que leurs hôtes et battent 4-2 des messins plus maladroits que jamais. Le retour semble anecdotique, la rencontre n'est pas retransmise à la télévision: Comment des nouveaux pourraient battre le géant blaugrana? Le journal local le Républicain Lorrain n'envoie qu'un journaliste, car de toute façon, il n'y a que peu d'espoirs. Mais un homme, Carlo Molinari, le président dit à ses hommes " qu'ils avaient perdu le match tous seuls en se marquant deux buts eux même, et qu'ils pouvaient pas perdre deux fois contre un Barça ayant montré aussi peu de choses". Et c'est ainsi que les grenats se déplacent à Barcelone le 3 octobre 1984 pour essayer de faire quelque chose. Manque de bol, après 20 minutes, le Barça marque en premier. Il faut donc en marquer quatre au Camp Nou pour se qualifier! Mais les Messins se réveillent, et un homme met la machine en marche. C'est l'allemand Toni Kurbos qui plante une fois, puis Sanchez marque contre son camp et Metz mène à la pause. Il reste deux buts à mettre, mais les Barcelonais commencent à avoir les genoux qui s'entrechoquent. Et qui commencent même à claquer lorsque Kurbos s'offre un doublé juste avant l'heure de jeu. Et c'est un la 85e minute, sur un débordement sur le flanc gauche du regretté Jules Bocandé que "Tony le Tigre" s'offre un triplé historique qui boute le Barça hors de la Coupe d'Europe!! Pour son premier tournoi européen, le FC Metz venait de sortir un des plus grands clubs européens!! Ils sortiront face au Dynamo Dredsen le tour d'après, mais ils restent actuellement encore le SEUL club français à avoir éliminé le Barça en Coupe d'Europe. La saison suivante, un sponsor local et mythique arrivera, pour les 24 années à venir: Sollac, le spécialiste de la sidérurgie mosellane. Les années 90 verront l'éclosion d'un duo assez spécial: les PP flingueurs. Ce surnom donné par Pierre Ménès, c'est le duo composé de Cyrille Pouget et Robert Pirès et était le symbole de ce FC Metz jeune, frais et talentueux, qui remporta la Coupe de France 1996 face à Lyon , mais surtout, finit vice-champion de France en 1998, n'étant devancé par Lens qu'à la différence de buts! La saison suivante verra le Graoully, dragon mythique ayant menacé la ville de Metz et terrassé par Saint Clément, évêque et protecteur de la cité, apparaître sur le maillot messin. Mais l'équipe est dépouillée peu à peu, Blanchard partant à la Juventus, Pirès partant à Marseille, Song à la Salernitana ou encore Pouget au Servette Genève. Et sans ses meilleurs joueurs, malgré des recrues comme le goal colombien Faryd Mondragon ou le jeune Louis Saha, Metz descend en 2002 après 35 années au plus haut niveau. Depuis , le FC Metz est entre la Ligue 1 et la Ligue 2, faisant même une saison en National, mais faisant percer régulièrement des jeunes joueurs au plus haut niveau, comme la doublette Mamadou Niang-Emmanuel Adebayor, le jeune Franck Ribéry récupéré à Brest, ou encore Miralem Pjanic et plus récemment Sadio Mané et Kalidou Koulibaly qui sont des produits de la formation grenat. Et qui sait, si le phénix sait renaître de ses cendres, pourquoi pas le Graoully? Camille Franciosi AuteurCamille Franciosi, #Camouf, aka Papy Football, amoureux du foot des années 1990/2000, de la Juventus Turin, mûri en fût grenat à Saint-Symphorien et spectateur assidu de la Bundesliga et de la Serie A
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