Salut les footeux ! Si je vous dis qu’aujourd’hui on va parler d’un club qui a gagné deux Ligues des Champions, mais dont la dernière remonte à plusieurs décennies, que c’est une des trois équipes dominantes de son championnat, que des Ballons d’Or ont porté son maillot, et qu’elle a perdu plus de finales de Coupe d’Europe qu’elle en a gagné, vous me dites qu’on va parler de quoi ?Eh non, perdu, on va pas parler de la Juventus de Turin (pour une fois), mais du Benfica Lisbonne ! Avec ses 164398 de fans répertoriés à travers le monde, c’est un des clubs qui compte le plus de fans sur cette planète, devenant même en 2006 le numéro 1 devant le Bayern et Manchester United. Mais si on identifie le SLB grâce à son maillot rouge, qu’en est-il de l’histoire ? Pour cela, il faudra d’abord s’intéresser de plus près au club. Avec ses 37 titres de champions, et ses 26 Coupes, le Benfica est un des cadors du football portugais, et du football européen en général. Fondé en 1904, le club est actuellement dirigé par une ancienne légende du club, l’ex-milieu de terrain Rui Costa, qui a porté le maillot des Aguias (les Aigles en VF) en 174 reprises. La plus grande légende du club est l’ancien attaquant des années 60, Eusebio, Ballon d’or 1965, et meilleur buteur avec 727 buts en 715 matches, double record. Quand on parle de Benfica, il faut aussi parler de la Malédiction de Guttman. Bela Guttman est le coach hongrois du Benfica champion d’Europe 1962, et également celui qui a lancé la carrière d’Eusébio. Après la 2 Coupe d’Europe remportée en deux ans, Guttman demande une prime à ses dirigeants, prime dont ils ne verseront qu’une infime partie. Le Hongrois quittera le club, en prononçant une phrase mythique : « Je m’en vais en vous maudissant. À partir d’aujourd’hui et pendant 100 ans, Benfica ne remportera pas une Coupe d’Europe ». La Ligue des Champions étant alors la seule compétition reconnue par les instances européennes (La Coupe des villes de foire n’ayant jamais été reconnue par la FIFA, et la Coupe de l’UEFA prenant le relais seulement en 1971), la malédiction du Benfica pour la Ligue des Champions s’étend sur encore 40 ans, jusqu’en 2062.
Le premier titre de champion de Lisbonne est décroché en 1910, avec un maillot entièrement rouge, avec un léger col rond et blanc et des lacets pour le fermer, ainsi qu’une poche blanche pour situer l’emblème. Sept autres titres suivront jusqu’en 1920. Avec le Campeonato du Portugal, dès 1930, le football se professionnalise, et le Benfica qui arbore désormais un col en V et un écusson rond avec un aigle, un ballon et une des bordures désormais dorés, la bande SLB devenue bleue ainsi que la devise du club aux couleurs du Portugal sur le côté gauche de la poitrine décroche les deux premières éditions ainsi que le titre de 1935 à 1938, alors que l’on passe sous l’appellation de Primeira Divisaõ. Les années 40 voient le maillot rester toujours aussi rouge, mais le col en V s’élargir sous le soleil lisboète, le liseré blanc du col étant toujours présent, tout comme le bord des manches blanches, même si celles-ci se raccourcissent au fil du temps, ramassant toujours des titres. Les années 50 voient le maillot des Encarnados s’assombrir quelque peu, on passe sur un rouge un peu plus sombre, tirant sur le grenat ou le bordeaux, la coupe restant le même. ![]() Les 60s, qu’on pourrait appeler années Eusebio (2e en bas à gauche sur la photo) voient un grand col blanc et pointu faire son apparition. L’écusson à l’aigle est apposé sur un ovale blanc qui fait un contraste marquant avec le rouge vif du reste du haut. C’est avec cette tenue que le Glorioso va remporter ses deux Ligues des Champions, en 1961, face à Barcelone de Kubala, Kocsis et Czibor, puis l’année suivante face au Real Madrid de Puskas et Di Stefano. Un titre est remporté par an lors de cette décennie, à part l’année 1966, seule année blanche pour les Rouges. L'emblème change quelque peu, prenant des teintes orangées jusqu'en 1973. Pendant les années 1970, la tunique prend un style plus british, voire germanique, avec des maillots à manches longues, des cols ronds près du cou dont le blanc est plus large que sur les éditions rondes précédentes, comparable aux tenues de Liverpool ou du Bayern Munich. Le club régnera par six fois sur le pays sur cette période. Le club se fait revêtir par Adidas dans les années 80, et les trois bandes apparaissent sur les épaules et les bras, le col en V réapparaissant, ainsi que l’emblème du Portugal sur le bras gauche, avec les Quinas, les blasons bleus, ainsi que les châteaux les entourant sur l’emblème portugais. On notera l’apparition des premiers sponsors, avec Shell en 1984, puis Fnac (climatiseurs) en 1987. ![]() Dans les années 90, les cols changent au gré des saisons, mais restant à dominante blanche et pointue la plupart du temps, ajoutant ou retirant du rouge sur les cols. Des bandes blanches se glissent même sur la tunique de 1997-98, avant de disparaître en 1999. C’est cette année que le logo connaît ses derniers changements, la «roue» présentait désormais un contour gris épais et les lettres sur le ruban bleu sont écrites en jaune. L’aigle Vitoria a été redessiné et est devenu plus grand et plus léger, tandis que le bouclier est resté presque intact, seul le contour est passé de l’or au blanc. Avec la mondialisation, les maillots changent d’une saison à l’autre, mais le rouge ainsi que l’aigle restent les constantes, l’identité du Benfica, club le plus titré du Portugal, qui était au départ un club omnisports, avec une préférence pour le vélo (d’où la roue dans l’emblème), pour au final rouler sur le championnat domestique. Et qui sait, avec un peu de chance, et les changements dues à la création de compétitions telles que l’Europa Conférence League, il ne faudra peut-être pas attendre 2062 pour voir Benfica briser la malédiction de Guttman… AuteurCamille Franciosi, #Camouf, @CamilFranciosi, aka Papy Football, amoureux du foot des années 1990/2000, de la Juventus Turin, mûri en fût grenat à Saint-Symphorien et spectateur assidu de la Bundesliga et de la Juventus
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Janvier 2024
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