Salut les footeux! On était beaucoup dans les années 2000-2010 ces derniers temps, mais aujourd’hui on va remonter un peu plus loin. On repart dans les années 80-90, à la rencontre d’une des vraies Gueules du football, à l’époque où le ballon rond n’était encore (vraiment) pas aseptisé, et où les petits pays avaient parfois un mot à dire, que ce soit en terme de club ou en équipe nationale. Un Ballon d’Or, demi-finaliste de Coupe du Monde, et Vainqueur de la Ligue des Champions sous Johan Cruyff. Aujourd’hui, on revient sur la carrière de ce taré de Hristo Stoichkov. Hristo Stoichkov est né le 8 février 1966 à Plovdiv. Formé dans le club de sa ville natale, le Maritsa Plovdiv, il signe en 3e division bulgare en 1982 au Hebros Harmanli, où il va disputer 32 matches pour 14 buts avant de signer à 19 ans au CSKA Sofia, l’un des clubs phares de la capitale bulgare. Mais là, c’est le drame. Engagé dans une bagarre lors de la finale de Coupe de Bulgarie face au voisin du Levski Sofia, le jeune attaquant écope d’abord d’une suspension à vie! Embrouille à voir à partir de 7m00 Le titre est également déclaré vacant avant d’être réattribué au CSKA un an plus tard, pour la première ligne au palmarès du jeune prodige. Après coup, la sanction est réduite à une suspension d’un an. Il revient donc en avril 1986, s’impose en Coupe de l’armée soviétique en 1986, avant de donner la victoire à son club en 1986-87 en Coupe de Bulgarie, s’offrant un premier doublé Coupe-Championnat. Le jeune attaquant découvre les joutes européennes avec le club de la capitale bulgare et y plante ses premiers pions, comme lors de cette rencontre contre le Panathinaikos. Après deux nouvelles coupes en 1988 et 89, s’offrant même un triplé Coupe-Championnat-Supercoupe en 1989, il finit son parcours au CSKA en étant Soulier d’Or européen en 1990 avec 38 buts, portant son total à 81 buts en 119 rencontres, avant de s’engager pour le FC Barcelone à l’été 1990 pour 3 millions d’euros. C’est en Catalogne que Stoichkov, désormais pilier de la sélection bulgare (depuis une rencontre face à la Belgique en septembre 1987) va écrire les plus belles pages de son histoire. L’impétueux bulgare va se faire repérer dès sa première saison espagnole, en marchant sur le pied d’un arbitre, n’étant pas d’accord avec une décision prise par ce dernier (ce qui lui vaudra une suspension de deux mois). coup de pied à partir de 1m36 ![]() Mais les deux faces de la pièce sont à prendre avec le génie venu de l’Est, et Hristo fait partie des leaders du Barça dès sa première saison, avec 22 buts en 38 matches, et une première Liga dans l’escarcelle. Accompagné du brésilien Romario en attaque avec qui il fait des étincelles, il s’impose en Liga également la saison suivante finissant 3 meilleur buteur de Liga avec 17 buts derrière Fernando Hierro (21 buts pour un défenseur !) et Manolo. ![]() Mais c’est en Ligue des Champions que Stoichkov va décrocher son plus beau trophée collectif. Il fait partie de la Dream Team coachée par un autre fort caractère, Johan Cruyff, à l’instar de joueurs comme le néerlandais Ronald Koeman, l’espagnol Pep Guardiola ou le danois Michael Laudrup, qui va s’imposer lors de la finale de C1 1992 face à la Sampdoria de Gênes, grâce à un coup de canon de Koeman en prolongations! On se dit que vu le génie et la contribution du bulgare à la conquête des titres majeurs du club catalan, un trophée doré pourrait l’attendre en fin d’année, mais il finira d’ailleurs second au Ballon d’Or, doublé par le hollandais Marco Van Basten. Stoichkov empile les buts et les Ligas avec le club blaugrana, finissant encore une fois 3e au classement des pichichis en 1993 atteignant les 20 buts, mais cette fois devancé par Bebeto et Zamorano. Le natif de Plovdiv est vraiment un talisman pour le Barça, car depuis son arrivée, les catalans finissent toujours champions, et c’est encore une fois le cas en 1993-94, où Barcelone finit champion pour la 4e année consécutive, chose qui n’est plus revenue depuis dans le championnat ibérique. Avec une quatrième Liga en poche, et après avoir traumatisé l’équipe de France en novembre 1993, avec un but de Kostadinov à dix secondes de la fin, Hristo le fou s’envole avec sa sélection nationale pour le premier tournoi de la Bulgarie depuis le Mondial 1986, avec des compagnons de guerre tels qu’Emil Kostadinov, Yordan Letchkov, ou encore le nébuleux Trifon Ivanov. Le tournoi nord-américain commence plutôt mal pour la Bulgarie, avec une rouste 3-0 dès le premier match face au Nigeria de Yekini et Amokachi. Mais Hristo démarre sa compétition lors du second match avec un doublé face à la Grèce, avant d’ouvrir le score lors du 3e match de poules contre l’Argentine de Maradona. C’est d’ailleurs cette victoire qui qualifie la Bulgarie en huitièmes de finale, où les attendent le Mexique. Stoichkov ouvre le score dès la 6e minute, pour son 4e but de la compétition, mais Garcia Aspe égalise douze minutes plus tard, et la Bulgarie devra attendre les tirs au but pour se qualifier, le Mexique manquant trois tentatives. En quarts se dresse une montagne devant Stoichov et ses coéquipiers, car ce sont les champions du monde allemands qui se mettent sur leur chemin. L’Allemagne va même ouvrir le score dès l’entame de la seconde période, et là on pense que le conte de foot, euuuh de fées se termine pour la Bulgarie, mais c’est mal connaître le caractère de Stoichkov, qui égalise à la 75e minute, avant que Letchkov ne donne l’avantage aux siens trois minutes plus tard ! La Bulgarie sort le champion en titre en quarts de finale ! L’aventure se terminera en demi-finales, malgré un 6e but de Hristo sur pénalty, Roberto Baggio auteur d’un doublé et l’Italie étant trop forts, et la petite finale sera remportée par la Suède, la Bulgarie finissant 4e et Stoichkov co-meilleur buteur de la compétition à égalité avec le russe Salenko (qui lui a mis 5 de ses 6 buts dans le même match, en poules contre le Cameroun). C’est d’ailleurs à la fin de l’année 1994 que Stoichkov est consacré personnellement et reçoit le Ballon d’Or devant Roberto Baggio, lauréat l’année d’avant et finaliste du Mondial, et Paolo Maldini. ![]() En revenant du Mondial, Stoichkov ne parvient pour la première fois depuis son arrivée à finir champion avec Barcelone, il part donc de l’autre côté de la Méditerranée, à Parme plus précisément pour 11 millions d’euros, où on attend un duo Zola-Stoichkov plein de magie. Or, le courant ne passe pas du tout avec un Zola ne voulant pas partager la lumière avec le bulgare, et après 7 buts en 30 matches sous la tunique gialloblù, c’est un retour express en Catalogne qui s’effectue, où Stoichkov est désormais à l’aube de ses 30 ans, comme un remplaçant de luxe. ![]() En équipe nationale, la magie n’opère plus non plus, avec une sortie à l’Euro 1996 dès la phase de poules, malgré trois buts de leur attaquant vedette. Après deux saisons, et une quarantaine de matches pour 9 buts, Il retourne quelques mois au CSKA Sofia, où il ne joue que 4 matches pour un but, avant de partir en Arabie Saoudite, à Al-Nassr, avec qui il remportera la Coupe d’Asie des Vainqueurs de Coupe ainsi que la Supercoupe d’Asie en 1998, année de son dernier tournoi international avec la Bulgarie, le mondial français se finissant dès le premier tour pour les bulgares. Il arrête la sélection lors de sa 87e cape en 1999 lors d’un match de qualification à l’Euro 2000 face à l’Angleterre, étant remplacé par le jeune Martin Petrov qui sera le seul autre bulgare à avoir marqué lors d’un Euro (en 2004). ![]() Une pige d’un an au Japon, sous les couleurs du Kashiwa Reysol avec 13 buts pour 29 parties sont l’avant-dernière destination du fougueux bulgare, avant de terminer sa carrière dans le pays de l’Oncle Sam avec deux ans au Chicago Fire (66 matches et 27 buts) où il remporte la coupe des USA avant de conclure dans la capitale au DC United en 2002-03, où les 6 derniers buts sont plantés. Partout où il est passé, Hristo Stoichkov a fait du bruit. Ne laissant pas les gens indifférents, il était adoré par ses fans, et détesté par les autres. Capable de punchlines comme « Je ne veux pas parler du Real Madrid, ça me donne envie de vomir » ou « Je préfère que le terrain s’ouvre et m’avale plutôt que de signer pour eux » (toujours en parlant de la Casa Blanca), le Bulgare n’avait rien d’un yaourt, il était plutôt du genre soupe au lait. Avec 304 buts en sélection et en club pour 643 matches. Hristo était du genre à allumer autant les adversaires avec la balle au pied, ou en en venant aux mains avec ces derniers, voire avec les officiels. Aussi fou que génial, il fallait beaucoup de cran pour supporter le caractère et pouvoir admirer le talent de Hristo « le fou » Stoichkov. AuteurCamille Franciosi, #Camouf, @CamilFranciosi, aka Papy Football, amoureux du foot des années 1990/2000, de la Juventus Turin, mûri en fût grenat à Saint-Symphorien et spectateur assidu de la Bundesliga et de la Juventus
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Janvier 2024
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