Salut les footeux ! Ce mois de février nous voit enregistrer dès son entame la disparition d’un des plus fantasques présidents que la Botte italienne ait connue ces 20 dernières années, avec le décès du Mangiallenatore, le mangeur de coachs Maurizio Zamparini à la tête de Venise, puis Palerme pendant 15 ans. Pour lui rendre hommage, j’ai bien envie de retourner voir ce que faisaient les rosaneri à la fin des années 2000, quand l’impulsif président palermitain avait réussi à faire quelques gros coups pour faire voyager ses sbires hors des frontières transalpines ! Le premier coup retourne à la saison pré-coupe du Monde en Allemagne, en 2005-06. Suite à la 6e place décrochée la saison précédente, les insulaires jouent pour la première fois de leur histoire la Coupe de l’UEFA. Et ils débarquent avec un effectif plutôt sympathique malgré le départ de leur buteur fétiche Luca Toni pour Florence, avec Sirigu dans les buts, une défense centrale composée d’Andrea Barzagli et Cristian Zaccardo, d’un Fabio Grosso commençant à percer côté gauche, de garçons comme Simone Barone ou Franco Brienza au centre du jeu, ou encore de Simone Pepe, David Di Michele, et Andrea Caracciolo pour le travail offensif. Dans un groupe avec l’Espanyol Barcelone, le Lokomotiv Moscou, les danois de Brondy, et le club israélien du Maccabi Petah-Tikvah, les Palermitains finissent premiers du groupe, avec 4 victoires et deux nuls. Ils se qualifient donc en 16es de finale, ou ils affrontent les tchèques du Slavia Prague, qu’ils sortent de justesse, en gagnant 1-0 après avoir perdu 2-1 à l’aller à l’extérieur. Le parcours s’arrêtera au tour suivant, se faisant sortir 3-1 par Schalke, qui en colle 3 aux hommes de Zamparini, après que les italiens se soient imposés 1-0 à l’aller. À la fin de la saison, Grosso, Zaccardo, Barzagli, et Barone se feront d’ailleurs soulever une petite coupe dorée relativement prisée de tout footballeur, du côté de Berlin. Le scandale du Calciopoli déclassant la Juventus permet à Palerme de rejouer la Coupe d’Europe la saison suivante. Et l’ossature est conservée, le seul départ marquant étant celui de Grosso à l’Olympique Lyonnais. Des joueurs de valeurs arrivent pour étayer le club, comme l’international australien Mark Bresciano, les brésiliens Simplicio et Amauri ou encore le latéral Mattia Cassani. Ils s'imposent en barrages face à West Ham. Malheureusement, cette fois, ils tombent dans un groupe très compliqué, avec Newcastle, le Celta Vigo, Fenerbahce et l’Eintracht Francfort, et ils finiront avant-derniers, ne gagnant que contre le club allemand. Suite aux 15 points de pénalité infligés à la Fiorentina en début de saison, toujours suite au Calciopoli, une troisième qualification de suite en Coupe d’Europe est acquise, finissant à nouveau 5e au terme de la saison 2006-07. Avec de nouvelles armes offensives, comme l’uruguayen Edinson Cavani arrivé au mercato d’hiver, ou Fabrizio Miccoli, en échec à la Juventus Turin puis solidifié derrière avec le véloce Federico Balzaretti en tant que successeur de Fabio Grosso, on se dit que Palerme peut à nouveau rêver d’un beau parcours international. Mais que nenni ! Ils se prennent les pieds dans le tapis dès le tour préliminaire, se faisant sortir aux tirs au but par les tchèques du Mlada Boleslav ! Et en championnat, ce n’est guère mieux, malgré la présence sur le papier d’excellents artilleurs, la saison est complètement loupée, et l’équipe finit à la 11e place, la faute à une défense devenue poreuse, et accusant le 3e plus grand nombre de buts encaissés, 57e, devançant seulement les relégués Parme et Livourne ! Zampa sort le chéquier après l’Euro austro-hongrois, et fait venir les milieux Antonio Nocerino et Fabio Liverani de la Juve et de la Fiorentina pour consolider l’entrejeu, recrute le jeune brésilien Tulio de Melo en provenance du Mans, ainsi que les rugueux Raggi d’Empoli, et Kjaer de Midtjylland pour relancer une base plus jeune et saine, le duo Barzagli-Zaccardo ayant été transféré chez les allemands du VfL Wolfsburg. L’équipe remonte un peu par rapport à la saison précédente, mais manque à nouveau les places européennes, finissant 8e, à 6 points de la Roma 6, et onze du Genoa, 5e. Pendant ce temps, les entraîneurs valsent, interchangeables au gré des saisons (et je ne parle pas forcément de saisons footballistiques) sur le banc palermitain, de Guidolin à Del Neri, de Collantuono à Ballardini, au gré du bon vouloir, et surtout de l’humeur (TRÈS) changeante de son impétueux président. Il faudra attendre la saison 2010-2011 pour revoir les insulaires en Coupe d’Europe. Terminant 6e devant la Juventus au classement de la Serie A 2009-10, les Rosaneri jouent les barrages de Ligue Europa, et s’imposent face aux slovènes du NK Maribor, notamment grâce à une victoire 3-0 à l’aller. Avec une ossature qui se connait depuis plusieurs années maintenant, notamment avec Sirigu dans les cages, Balzaretti-Bovo-Cassani intégrant le polonais Glik en charnière centrale, et le duo Nocerino-Liverani libérant du travail défensif le trio offensif avec le jeune mais talentueux meneur argentin Javier Pastore, servant l’uruguayen Abel Hernandez et le routinier Massimo Maccarone ou le slovène Josip Ilicic en sortie de banc qui est recruté à Maribor après avoir fait forte impression lors des barrages. Les ingrédients sont là, mais la mayonnaise ne prend pas, ni en Coupe d’Europe, où Palerme finit 3e derrière le CSKA Moscou et (encore !) les tchèques du Sparta Prague, devançant seulement les Suisses du Lausanne Sport, ni en championnat, où les rose et noir finissent 8e derrière la Juventus cette fois. Peu à peu, les leaders, lassés de jouer les seconds rôles s’en vont, que ce soit en défense, avec Glik au Torino, Liverani finissant sa carrière à Lugano, Maccarone parti à la Sampdoria, ou la pépite Javier Pastore recrutée à prix d’or par le PSG. À la fin de la saison 2012-13, le club est relégué en Serie B où il restera une saison, avant d’être champion de 2e division, et de remonter dans la foulée avec un passage du chien fou du Milan Gennaro Gattuso sur le banc. Le dernier frisson du côté de la Sicile s’appellera Paulo Dybala. Le joyau argentin jouera trois saisons à Palerme, de 2012 à 2015, étant le plus jeune joueur à marquer pour les rosaneri le 11 novembre 2012, à quatre jours de son 19e anniversaire. Depuis, le club est redescendu, et évolue actuellement en Serie C après être tombé en quatrième division en 2019, deux ans après que Zamparini ait cédé le club en 2017 à l’italo-américain Paulo Baccaglini, et après avoir été épuisé 66 entraîneurs en 32 ans dans le monde du football. Saint Pierre et les anges n’ont qu’à bien se tenir, c’est un sacré numéro qui traverse les nuages… AuteurCamille, @CamilFranciosi sur l'oiseau bleu, papy football from FC Metz to Juventus, œil avisé aussi sur la Bundesliga
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Janvier 2024
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